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Les solutions des formations de l’avant (22 avril 1915- octobre 1915) au
travers de quelques exemples.
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L’attaque du 22 avril sur le saillant d’Ypres
fut responsable d’une certaine inquiétude au sein de chaque formation
sur le front, et chacun souhaitait se doter rapidement d'un moyen de protection.
Dans l'attente que le nombre de premiers masques rudimentaires soient
fabriqué et distribué à l'ensemble des hommes, ce qui devait prendre
quelques mois, de nombreuses formations s'organisèrent pour fabriquer
avec les moyens disponibles, des masques protecteurs.
Le
rôle du Service de Santé, de ses médecins et de ses pharmaciens, fut alors
crucial. En effet, en raison de la difficulté que présentait la réalisation
rapide de plusieurs millions d’appareils protecteurs, la Commission avait décidé,
à la fin du mois d’avril 1915, d’équiper en masques uniquement les
troupes les plus exposées. Pour équiper le reste des hommes et combler le déficit
de la dotation, de nombreux ateliers de confection vont s’organiser pour
produire rapidement des engins de protection. De nombreux essais, dans la
coupe et la forme des appareils, vont avoir lieu, avec plus ou moins de succès.
Très souvent, c’est le Service de santé qui
fut chargé de mettre en œuvre
la fabrication. Les premiers ateliers se formèrent au sein des Groupes de
brancardiers divisionnaires ou de corps d’armée, avec comme couturier, les
brancardiers ! Par la suite, pour obtenir des masques de meilleur qualité,
les commandes allaient souvent s’organiser au sein d’une même armée, en
faisant réaliser les appareils dans un atelier civil. Une autre façon de
procéder consistait également a acheter les masques proposés par une
entreprise ou un magasin, pour le compte de l’armée.
Par exemple, le général Humbert, commandant l’armée
de Lorraine, craignait une attaque sur les positions du Chamois (nord de
Badonviller) et vers la forêt de Parroy, en raison de la configuration du
terrain. Il demanda au directeur du Service de Santé, le médecin principal
Clouart, d’étudier un modèle de protection. Celui-ci partit sur-le-champ à
Paris, et fit le tour des différents magasins et fabriques qui proposaient déjà
de nombreux masques. Il revint avec la commande d’un important stock de
rectangles de feutre, destinés à être imprégnés de la solution
d’hyposulfite, et de lunettes de protection.
Au 32e Corps d’armée, l’angoisse
était la même
et le Service de Santé se chargeat, lui aussi, de trouver rapidement un moyen
de protection. On envisageât en premier lieu de transformer les paquets de
pansements en tampons, comme cela sera fait ailleurs. Finalement, le 30 avril,
fut acheté 6000 masques en feutre et 6000 lunettes à un confectionneur
local. Immédiatement, le Service de Santé prépara une solution à base
d’hyposulfite puis imbiba les masques de feutre. Ceux-ci furent livrés aux
troupes du 2 au 4 mai. Le 5 mai, les hommes subissaient une attaque au gaz et
les masques auraient été efficaces.
Les lunettes étaient d’un modèle entièrement en caoutchouc, avec des
oculaires en gélatine. La monture n’était pas assez rigide et les verres
sortaient de leur logement quand on les mettait en place. Les ambulanciers se
chargèrent alors d’introduire dans la monture des petits anneaux en fer pour
rigidifier l’ensemble, mais ce sera insuffisant. Quant aux masques de
feutre, leur mise en place imposait de les serrer fortement contre le visage, et
les attaches des liens se rompaient fréquemment. Le 12 mai, il fut décidé
d’acheter à nouveau 6 000 paires de lunettes et 6 000 masques à la maison
Houzelle, à Paris.
Durant les deux mois suivant le 22 avril,
l’improvisation restait de règle. Devant la difficulté de la S.T.G. de
fournir la quantité de bâillons, puis de compresses à l’armée entière,
chaque formation s’attachait à produire elle-même une certaine quantité
d’engins de protection.
De nombreuses propositions, émanant la plupart du
temps de formations sanitaires, furent adressées au G.Q.G., mais avant que la
Commission des gaz asphyxiants ait trouvé son statut, aucune structure ne
saura gérer ces suggestions et la Commission travailla la plupart du temps
sans liaison avec le Service de Santé à l’avant, à part quelques unités,
comme nous allons le voir par la suite. La production du matériel de
protection par les formations de l’avant fut essentielle, même si le
pouvoir protecteur de la plupart des appareils restait purement théorique, ils
apportaient un réconfort moral aux combattants. La Section technique du Génie
fit pourtant ce qu’elle put pour fournir bâillons et lunettes, mais
l’organisation de la production était extrêmement compliqué, alors que les
matières premières textiles faisaint défaut dans tout le pays. Le 23 juillet
1915, 3 mois après la première attaque au gaz, l’armée française demandait
encore et de toute urgence : 530 000 cagoules, 290 000 sachets pour
tampons, 135 000 tampons et 726 000 paires de lunettes ! Après
l’adoption de la solution polyvalente au mois d’août 1915, le Service de
Santé devait à nouveau être mis à contribution dans la fabrication des
nouveaux tampons et dans la modification des lunettes. Certaines formations
resteront attachées à leur singularité, et continueront à produire des
appareils particuliers pour leur compte. Dès le début du mois de septembre,
le G.Q.G essayera de freiner ces mesures dans le but d’une uniformisation,
puis les interdira à la fin du mois d’octobre. Cette décision ne sera
pourtant pas appliquée avant janvier 1916, date à laquelle les masques TN étaient
alors massivement livrés.
A) Les mesures prises à la 10e armée contre les gaz
asphyxiants.
La 10e armée fut la première à subir
une attaque aux gaz puisqu’elle occupait le secteur du saillant d’Ypres le
22 avril. Elle était directement en contact avec les troupes britanniques qui
occupaient aussi le secteur. C’est pourquoi elle fut choisie par le
Commandement français, pour être une sorte de laboratoire d’essais et de
recherches sur la protection contre les gaz. Les premiers appareils de
protection récupérés, et les premiers bâillons fabriqués, lui seront envoyés
en priorité, compte tenu des nombreuses attaques par vague ayant eut lieu
dans ce secteur du front.
Comme nous l’avons déjà vu, le pharmacien Launoy, du
laboratoire de la Xe armée, avait récupéré et analysé un tampon de protection allemand. Le 27 avril,
on décida d’en produire sur place, en les copiant sur le modèle récupéré.
La fabrication commença le lendemain même, à l’usine d’Auchy-les-Hesdin,
puis fut transportée le 30 à Hesdin, à la Mégisserie. Le coton employé
était constitué de déchets de filature trempés dans un bain à 95°C
d’hyposulfite. Puis, on en pèsait 40 grammes que l’on plaçait dans des
pochettes imperméables, livrées par l’intendance. En cas d’attaque au
gaz, les hommes devaient prendre la boulette de coton, la serrer entre les
dents et respirer au travers, tout en se bouchant le nez. Il en fut fabriqué
120 000 en 10 jours !
Le procédé n’était tout de même
pas bien pratique ; il fut décidé la fabrication d’enveloppes
semblables aux compresses fabriquées à Paris. Ainsi, on fabriqua des
sachets, cousus sur les quatre côtés et remplis de 125 g de coton imprégné
d'une solution d’hyposulfite. Un cordon était fixé aux deux angles supérieurs,
et pouvait se nouer sur la nuque, maintenant ainsi le système en place.
Malheureusement, le coton, à l’intérieur des enveloppes, avait parfois
tendance à moisir, et les coutures empêchaient son remplacement.
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Premier modèle de bâillon fabriqué par la Xe
Armée au début de mai 1915. La fixation est assurée par un simple
cordon se nouant derrière la tête. Il était garni de 125 g de coton
imprégné de solution à l'hyposulfite. |
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On étudia un nouveau modèle, et un dispositif proposé par le sous-intendant Roux
fut retenu. Le modèle, confectionné vraisemblablement au début du mois de
juin, était une grande enveloppe en tulle, en forme de portefeuille, que l’on
ouvrait sur le petit côté pour y placer 180 g de coton (ceci sera repris dans
la confection des tampons P2 de l’intérieur). Un lacet était fixé aux deux
angles supérieurs et, aux deux angles inférieurs, était cousue une boucle
traversée par le lacet supérieur qui glissait dedans. Le lacet supérieur avait
une longueur suffisante pour pouvoir être noué sur la bouche, après
entrecroisement des deux chefs sur la nuque. Le 29 août, 764 779 compresses
de ce genre avaient été fabriquées et elles resteront en service jusqu'à
l’arrivée des tampons P2.
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Modèle de compresse fabriquée par la Xe Armée. Il
sera introduit au début du mois de juin 1915, et conservé jusqu'à
l'arrivée des tampons P2. |
On procèda aussi à l’essai de cagoules, dès le
milieu du mois de mai. Le fameux tissu utilisé par les Anglais étant
introuvable, on découpa de vieilles capotes ''gris de fer bleuté'' réformées.
On fabriqua ainsi 4500 cagoules dont le port n’est pas très confortable. En
effet, la chaleur s’accumulait sous le sac, et la respiration y était difficile.
Puis on essaya de tailler des cagoules dans le nouveau tissu bleu clair de
l’intendance (il s’agissait du tissu de la D.E.S.) de marque Rodrigue. Les résultats
furent jugés excellents, mais le tissu vraiment trop cher. On chercha donc
un tissu similaire, mais plus abordable et finalement, on en trouva un stock
à Rouen. La fabrication des nouvelles cagoules fut confiée à un industriel
privé.
La coupe était plus ample, permettant de porter la cagoule par-dessus le képi.
La lame de vision était réalisée en émaillite jaune, cette matière se révélant plus
solide et plus résistante que celles employées habituellement. Dans la
partie interne, en face des voies respiratoires, était cousue une pochette dans
laquelle on enfermait le tampon, et que l’on fermait par un bouton-pression. Un
cordon était cousu à l’extérieur, sur la ligne médiane, et permetait ainsi une
application hermétique par serrage. La commande fut de 250 000 exemplaires
qui seront entièrement livrés fin octobre. La fabrication se déroula à
Hesdin où les ateliers fournissent 4 000 cagoules par jour, depuis le début
du mois de septembre.
Le laboratoire de l’armée, animé par le pharmacien
Launoy et le médecin Vaudremer, participa à l’élaboration de tous ces
engins. Comme nous l’avons vu auparavant, ils proposèrent en octobre, un
nouveau modèle de cagoule à l’oxyde de zinc qui fut essayé à petite échelle
à la 10e armée.
Fin octobre, la Commission et le ministre de la guerre
décidèrent
d’interdire la fabrication et l’emploi de tout appareil non réglementaire,
sans autorisation de la Commission. Les ateliers de fabrication dont
s’occupait le Service de Santé furent dissous.
B) Le 36e Corps d’Armée à l’avant-garde des propositions
sur les appareils de protection.
Le commandant du 36e C.A. et de la région
fortifiée de Dunkerque, le général Hely d’Oissel, fut favorable à l’étude
et à l’élaboration sur place d’appareils de protection. En effet, depuis
l’arrivée des premiers bâillons à la fin du mois d’avril, livrés sans sachets de protection, il
souhaita que la confection de ceux-ci
soit réalisée par le Service de Santé rattaché à son unité.
Le 25 mai
1915, à la suite d’une attaque au gaz les 23 et 24 mai sur les positions
anglaises et celles du 36e C.A., il chargea le pharmacien major
Didier de procéder à des dégagements de chlore en intérieur, exercices
auxquels tous les hommes et tous les officiers devaient participer dans le but
de démontrer l’efficacité des bâillons et des lunettes. En effet, il
sembla que beaucoup d’hommes n’aient pas appliqué leur masque pendant
l’attaque au gaz, le croyant inefficace. Cette mesure fut rendue
obligatoire dans toute l’armée, mais seulement plusieurs mois plus tard.
Didier proposa, dès la fin du mois de mai, de remplacer
le coton des bâillons par plusieurs couches de gaze qui laissaient plus
facilement passer l’air et permettaient de respirer au travers, tandis que
l’ouate imbibée ne le laissait passer qu’à la périphérie. Il proposa
aussi de remplacer les deux liens des bâillons par deux élastiques se fixant
derrière les oreilles. Cela permettait en effet d’appliquer l’appareil très
rapidement. Ses propositions furent acceptées, et les bâillons fabriqués
furent désormais confectionnés selon ses vœux. Un anneau en tissu élastique
était fixé de chaque côté et ajusté pour chaque homme par le service médical de
son régiment.
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Modification des baillons envoyés par la S.T.G.,
selon un procédé du pharmacien Didier, par adjonction de deux
anneaux en tissu élastique permettant une mise en place rapide.
Dessin d'après croquis originaux. |
Le 30 mai, le médecin en chef proposa au commandant du
36e C.A., après avoir reçu des instructions de Paris, de porter
les dimensions des masques à 20x15 cm. Il expliqua que le pharmacien de son
laboratoire (Didier) préconisait un masque uniquement constitué par plusieurs
couches de gaze. Quant à lui, il préfèrait maintenir à la partie centrale
une lamelle de coton hydrophile, un transfilage sur les bords la retenant étalée.
Didier préconisa un système d’attaches constitué par deux liens élastiques,
l’un fixé aux angles inférieurs et l’autre aux angles supérieurs.
Enfin, il souhaitait que la confection soit réalisée cette fois-ci par un
atelier de l’arrière, plutôt que par les ambulances de la brigade.
Le modèle fut enfin arrêté au début du mois de juin, au laboratoire de bactériologie
et de chimie du 36e C.A., avec l’aide du pharmacien Javillier. Il
reprit les caractéristiques qui avaient été énoncées, avec une enveloppe
formée de 8 pans doubles de gaze, retenus par un ourlet. La garniture intérieure
fut formée de 10 g d’étoupe, maintenue étalée dans la partie centrale
par un capitonnage. Enfin, la fixation était assurée par deux cordons élastiques.
Le 14 juin, un rapport fut envoyé au ministre de la Guerre avec une
description de la compresse du 36e C.A., ainsi que celle du
respirateur Cadroy-Javillier dont il a déjà été fait mention. Le marché
fut passé auprès d’un industriel et les fabrications débutèrent alors.
L’idée d’utiliser les compresses plutôt que l’étoupe sera discutée
à la Commission à Paris, et sera retenue pour la confection des tampons à
la fin du mois de juillet 1915.
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Modèle de compresse du 36e C.A.. Le modèle est mis
au point au laboratoire de bactériologie et de chimie au 36e C.A.,
par les pharmaciens Didier et Javillier. Dessin d'après croquis
originaux. |
C’est au début du mois de juin que les premières
cagoules fabriquées par l’intérieur arrivaient au 36e C.A..
Seulement 8 000 exemplaires furent livrés, alors qu’on estimait sur place,
qu’il en fallait un minimum de 50 000. Ce nombre étant insuffisant pour doter
chaque homme d’une protection, la dotation fut collective et les cagoules
restèrent en première ligne où les troupes se les repassaient à la relève. La
livraison et l’imprégnation de ces appareils incombèrent au Service de Santé
qui mit en place un laboratoire spécialement dédié à cet usage. Les
cagoules reçues étaient de mauvaise qualité et bien inférieures aux modèles
anglais. Leur protection était faible, le port gênant, la plaque de vision
se déplaçait devant les yeux et se couvrait de buée, rendant la vision
impossible. Les premiers tampons livrés, du modèle du 36e C.A.,
se révèlèrent eux aussi décevants. La mise en place sur le visage par les élastiques
était certes rapide, mais la fixation était si légère que le tampon se
déplaçait
alors facilement ; il n’etait alors jamais suffisamment plaqué sur le visage
pour empêcher les gaz de passer sur les bords. Une instruction fut diffusée
pour l’usage des tampons, précisant qu’il fallait, après les avoir appliqués,
se boucher le nez avec une main et maintenir en même temps le tampon contre
le visage de façon hermétique, tout en respirant par la bouche. Le fantassin
perdait l’usage d’une main, et on imaginait difficilement, dans la panique
d’une attaque par les gaz, comment les hommes pourraient alors faire usage
de leurs armes ou comment les gradés pourraient passer un commandement…
Une solution fut rapidement recherchée et le 17 juin,
les 20 premiers respirateurs Cadroy-Javillier essayés. L’expérience était
prometteuse mais la production du respirateur particulièrement lente à démarrer et il
fallut trouver une autre solution en attendant. C’est ainsi que le 36e
C.A. réussit, par on ne sait quel miracle, à se faire céder par les Anglais
30 000 de leurs cagoules, au début du mois de juillet, alors que le
gouvernement français tentait à tout prix de se faire livrer le fameux tissu
qui servait à les fabriquer. 13 000 furent distribuées au groupement de
Nieuport et 15 700 au groupement sud. Désormais, pour les éléments actifs,
la dotation en cagoule fut personnelle. L’imprégnation était réalisée par
des ateliers de la D.E.S.
et des cagoules témoin y étaient gardées pour apprécier leur état de
conservation. Si elles venaient à se dessécher trop rapidement ou à pourrir
dans leur enveloppe, on le savait rapidement de façon à intervenir.
Début juillet, une importante commande de 10 000
cagoules fut passée à un industriel de Boulogne-sur-Mer, monsieur
Wertheimer, qui possèdait une étoffe très proche de celle utilisée par les
Anglais. En effet, le 36e C.A. avait décidé de n’utiliser à terme
que des cagoules et des respirateurs Cadroy-Javillier, et le déficit était encore de 40 000 unités, alors que 34 000 cagoules
étaient déjà en service.
Puis, début août, les 1000 premiers respirateurs
Cadroy-Javillier furent livrés et enfin mis en service. Javillier se mit au
travail pour transformer son appareil en appareil polyvalent et cherchait également
une solution pour les cagoules polyvalentes. Le 17 août, il proposa d’imprégner
la tourbe du respirateur avec du ricinate de soude (protection contre les
lacrymogènes et le chlore), du sulfate de fer et de cuivre (censé protéger
contre les dérivés cyanés) et un mélange d’hyposulfite, de carbonate et
de sulfanilate de soude (protection contre le phosgène). Ce procédé fut adopté pour tous les respirateurs qui
entraient en service. Pour les cagoules,
il proposa de les tremper en premier lieu dans une solution de sulfanilate,
puis après séchage, de les tremper dans une solution de ricinate de soude.
Ce système confèrait, d’après lui, une protection contre le chlore, le
phosgène et les lacrymogènes.
La Commission de protection essayera la
formule, mais la refusera, car la respiration devenait fort difficile au
travers de l’étoffe et la valeur protectrice était diminuée.
Enfin, le sulfanilate étant difficile à se procurer, Javillier le remplaça
par du phénate de soude qu’il obtint en ajoutant de l’acide phénique à
de la soude en solution aqueuse.
Le 31 août, le 36e C.A. reçut 10 000
cagoules ricinées de l’E.C.M.C.G. et 5 000 lunettes. Il reçut également,
quelques jours plus tard, 27 000 nouvelles lunettes matelassées et 10 000
anciens modèles à transformer avec le molleton Bertrand. 12 000 respirateurs
furent également reçus et une commande de 14 000 supplémentaires immédiatement
passée.
Les cagoules de l’E.C.M.C.G. paraissant de mauvaise qualité, on
procèda à des essais en atmosphère gazeuse. A la grande surprise des expérimentateurs,
elles se révèlèrent complètement inefficaces contre le chlore et le bromure
de benzyle ! Le 7 septembre, on décida de les réimprègner et de les
essayer à nouveau. Mais finalement, on dut se résoudre à les refuser, car
le tissu qui les constitué était beaucoup trop fin pour retenir une quantité
suffisante de matières absorbantes, leur volume étant trop faible et la
confection n’etant pas particulièrement soignée. Quant aux cagoules de Wertheimer, la commande
avait pris un certain retard car l’industriel n’arrivait pas à se procurer des
verres avec monture en fer, du modèle que les Anglais utilisaient.
La situation
du 36e C.A. restait donc assez délicate, car le nombre d’appareils
de protection efficaces était vraiment insuffisant pour en équiper tous ses
hommes. Situation nettement agravée le 20 octobre, la Commission de protection
décidant de retirer
les respirateurs Cadroy-Javillier. Le 14 octobre, arrivaient les compresses C2
et C3 envoyées par Paris et destinées à garnir les tampons pour les rendre
polyvalents ; seulement, personne ne s’y attendait et aucune enveloppe de
tampon P2 n’avait été préparée !
De toute urgence, la confection fut assurée par le Service de Santé et les premiers tampons
furent distribués
par la suite. Le médecin major de première classe Pinot, qui n’avait
aucune confiance dans les envois de l’E.C.M.C.G., procèda à l’analyse
des constituants des compresses, puis enfin, à des tests de protection contre
les différents gaz contre lesquels elles étaient censées protéger. Il conclut
que la protection chimique semblait satisfaisante, mais que la mise en place du
tampon était beaucoup trop difficile. Par conséquent, il décida que les hommes
devaient conserver leur cagoule, même s’ils étaient dotés du P2. En outre, 40
000 compresses avaient été reçues, accompagnées de seulement 10 000 paires de
lunettes.
La situation n’évolua guère jusqu’au 20 décembre, date
à laquelle les Anglais, suite à une attaque allemande au phosgène, livrèrent
25 000 de leurs cagoules au 36e C.A.. Elles furent distribuées aux
hommes les plus exposés sur le front. A cette même date, une proposition de
modification des anciennes cagoules était envoyée à la Commission de
protection à Paris pour y être observée. En effet, les modifications des
appareils de protection étaient désormais interdites sans autorisation. Il
s’agissait de coudre à l’intérieur des cagoules un tampon P2, coupé en deux
dans le sens de la largeur, et de fixer les deux chefs à l’extérieur de la
cagoule, au niveau des coutures latérales du tampon, pour permettre de serrer
le tampon contre les voies respiratoires. La transformation permettait d’appliquer rapidement le tampon et d’éviter toute fuite, en cas de
mauvais ajustage. La Commission donnera son autorisation, mais les ateliers de
fabrication étant disloqués, les modifications ne seront pas très
nombreuses car les nouveaux masques T, puis TN arrivaient. Le 3 avril 1916,
tous les appareils autres que les masques TN furent renvoyés à l’arrière,
et les premiers masques M2 s furent expédiés 10 jours plus tard.

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Vers la mi-décembre, le 36e C.A. réussit à récupérer 25
000 cagoules de ce modèle, censé assurer une meilleure protection
contre le phosgène. La cagoule est taillée dans une flanelle
gris-bleu, assurant une bonne filtration. Elle est imprégnée d’un mélange
d’hyposulfite et de phénate, assurant une protection contre le
chlore. La protection contre les lacrymogènes, la palite et le phosgène
est assurée pour des séjours de courte durée en atmosphère contaminée.
L’air expiré est rejeté par un tube maintenu dans la bouche et
aboutissant à une soupape en caoutchouc placée à l’extérieur
(manquante sur l’exemplaire présenté). La protection contre le phosgène
dans l’armée française sera efficace dès le début de janvier 1916.
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C) Les demi-cagoules du 1er Corps d’Armée Coloniale.
Le 12 mai 1915, la 3e Division
d'Infanterie Coloniale (D.I.C.) faisant partie du
1er Corps d'Armée Colonial (C.A.C.) reçut les premiers bâillons de protection envoyés de
Paris, au nombre de 1500... Le Service de Santé se mit immédiatement
au travail pour en confectionner rapidement de nouveaux et pour fabriquer
aussi des cagoules avec de vieux draps et des couvertures hors-service. Le 25
juin, le 1er C.A.C. reçut des ''pochettes à étoupe'' en
caoutchouc, remplies d’une simple boulette d’étoupe, sans aucune
enveloppe. Les hommes du Service de Santé, s’armèrent à nouveau
d’aiguilles et de fil pour transformer ce douteux cadeau en compresses
neutralisantes. Ils réussirent également à se procurer 90 mètres de tulle blanc, à
mailles assez serrées, 1800 mètres de tresse de 1,5 cm de largeur, une
douzaine de pelotes de fil blanc, et la confection commençait.
Devant cette situation, le médecin aide-major Leclercq,
médecin-chef du centre médico-légal du Groupe d’Armée du Nord à Châlons-sur-Marne,
chercha à mettre au point, au cours du mois de juillet, un masque complet,
s’appliquant rapidement sur le visage. Avec l’aide du commandant du Génie
du 1er Corps d’Armée Coloniale, le commandant Dehoey, il imagina
une demi-cagoule, constituée d'un tissu étanche caoutchouté, qui recouvrait
uniquement le visage et l’arrière de la tête. L’étanchéité était assurée
par un élastique qui faisait le tour du bord de l’appareil. La vision
était assurée par deux plaques transparentes cousues, et la filtration de l’air
se faisait au travers d’une serviette de tissu-éponge, pliée en deux épaisseurs
et fixée au niveau des voies respiratoires. La respiration pouvait s’effectuer
facilement à travers cette étoffe, car sa structure permettait à l’air qui le
traversait de passer au contact du plus grand nombre de fibres textiles, et donc
de réagir au maximum avec la solution neutralisante. Les premiers masques
furent fabriqués pour le début du mois d’août et furent donc imprégnés de
la nouvelle solution neutralisante à l’huile de ricin. Puis, une nouvelle
commande de 50 000 unités fut à nouveau passée dès le début de septembre.
Pour les rendre polyvalentes, les compresses C2 et C3, destinées à équiper
les tampons P2, furent simplement disposées sur le tissu éponge et fixées par
une simple couture, cela dès l’arrivée de ces compresses dans les corps de
troupe.

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Masque Dehoey-Leclercq ou masque colonial -
Collection du MSA. |
Le masque Dehoey-Leclercq plut immédiatement, en
premier lieu à la 4e armée, dont le 1er C.A.C. faisait
partie. Celle-ci commanda directement auprès d'un confectionneur dans le commerce, 250 000 masques de ce type, que
l’on appelait encore demi-cagoules. D’ailleurs, la simplicité de son système
et la rapidité de sa mise en place semblaient le destiner à un succès
commercial, car, rapidement, il apparut sous forme de nombreuses copies, et
notamment dans plusieurs grands magasins parisiens. Pourtant, la Commission
des gaz asphyxiants avait rejèté le masque, ce dès le 3 septembre 1915 car, d’après
elle, la présence d’élastiques qui en assuraient l’étanchéité, le rendait
inapte à s’adapter à tous les types de visages.
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Masque Dehoey-Leclercq ou masque colonial. Il
s’agit d’une demi-cagoule en tissu étanche, munie d’une compresse
en tissu éponge sur le devant. Il apparaît dès le milieu du mois
d’août 1915 dans le 1er CAC. |
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Demi-cagoule du commerce, copiée sur le masque
Dehoey-Leclercq. Le tissu éponge est ici retenu dans une pochette, fermée
par un élastique. Ce genre d’appareil connut rapidement un grand succès
dans le commerce mais sera finalement interdit par le G.Q.G. à la fin
du mois d’octobre 1915. |
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A partir du mois d’octobre 1915, les demi-cagoules en
tissu étanche avec tampon en tissu-éponge, se trouvaient dans tous les
magasins proposant ce genre d’accessoires. La Commission en étudia
quelques unes, mais les rejetta toutes : masque Renouard, masque de la
Motte Saint Martin, masque Wayler, masque Dupuy, masque Baraton et Goutier,
masque F. Riche, masque Brunswick…
Au début du mois de novembre
1915, devant le nombre croissant d’appareils proposés dans le commerce,
dont l’efficacité était souvent douteuse, voire même nulle, le G.Q.G.
décida
d’interdire l’usage d’appareils de protection autres que ceux préconisés
par la Commission de protection. En effet, la perspective de commandes
juteuses de plusieurs milliers d’exemplaires suscitait chez de nombreux
industriels et confectionneurs, un débordement
d’imagination qui n’avait d’égal que leur soif de profit.
Les formations qui avaient adopté des appareils de leur conception ou du commerce,
ne l’entendait pas ainsi. De nombreuses concessions seront faites pour continuer à autoriser ces masques qui se montraient parfois
complètement inefficaces. Ainsi, le 25 novembre 1915, sur l’insistance du
G.Q.G. et du Général de Langle de Cary, commandant la 4e armée,
la Commission procéda à un nouvel essai des masques du 1er C.A.C.
et des masques de la 4e armée. Les six premiers expérimentateurs
entrèrent dans une chambre remplie de 1 litre de chlore par m3, munis
du masque Dehoey-Leclercq. Quatre sortirent après 3 minutes de séjour,
fortement incommodés… Puis, six autres candidats entrèrent dans la même
chambre, mais avec des masques de la 4e armée. Cette fois, pas un
seul ne pu y rester plus de 1 minute ! L’expérience se révèla
catastrophique et la Commission transmit ses résultats au G.Q.G. ; en dépit de toute logique, ces masques vont rester en service, et
pire encore, 80 000 de ceux-ci vont être distribués au 2e corps
de cavalerie de la 4e armée, grâce à l’appui du Général de
Castelnau. Il faudra encore quelques mois pour que les conclusions de la
Commission de protection de l’I.E.E.C. soient appliquées.
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-Cagoule du genre de celle proposée par la
pharmacie Robert et Carrière. Elle est constituée par un tissu
caoutchouté étanche, se fermant par deux lacets coulissants. La
respiration s’effectue au travers d’un tampon imbibé de substances
neutralisantes ; il est placé devant les voies respiratoires et
fixé dans une demi-poche à élastique. Le port de ce genre de cagoule
devenait rapidement intolérable, la chaleur et l’humidité
s’accumulaient à l’intérieur, la respiration était rendue très pénible
par la faible ouverture pratiquée pour celle-ci. (S.H.A.T.) |
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Publicité de la pharmacie Robert et
Carrière pour une cagoule de son invention.
Les appareils de protection du commerce deviendront rapidement très
nombreux et tous les grands magasins ainsi que les maisons spécialisées
en proposeront différents modèles.
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D) Le masque du pharmacien Labesse.
Il fallut attendre la généralisation du tampon P2 pour
que l’on s’aperçoive que son mode d’attache était défectueux. Seule une
personne bien entraînée pouvait l’ajuster convenablement sur le visage et éviter le passage d’air à sa périphérie. Pour remédier à
ce problème, de nombreuses propositions furent adressées à la Commission de
protection mais, jugées toutes imparfaites, aucune ne fut adoptée. La séparation
de la protection des voies respiratoires et des yeux dans la conception des
appareils respiratoires, qui pourtant augmentait le
temps de mise en place, ne fut pas remise en question avant la fin l’année
1915.
Le 28 novembre 1915, le pharmacien major Labesse, chef du laboratoire de
toxicologie de la 41e Division d’Infanterie (appartenant à la 7e
armée), proposa une modification des tampons P2 qui faillit être adoptée
par la Commission.
Finalement, on lui préféra un système proposé par Lebeau qui
consistait à plier le tampon en deux pour obtenir une sorte de masque T dont
nous parlerons plus loin.
Le 28 novembre, un rapport fut transmis au Commandant en
chef ainsi qu'un exemplaire du masque. Le pharmacien Labesse, qui était chargé
de pratiquer les exercices de démonstration du masque auprès des hommes, fut
frappé par la difficulté que ceux-ci avaient pour adapter lunettes et compresses
en un temps relativement court. Son masque permettait de réduire considérablement
le temps d’application, et rendait l’ensemble stable, sans risque de déplacement
du tampon. Comble d’ingéniosité, il était confectionné avec des matières
de récupération et ne demandait pas beaucoup de temps pour être assemblé. La
Commission rejeta le masque, mais autorisa, le 6 décembre, la modification
qui consistait à réunir cagoules et tampons. On suppose donc que le masque
Labesse fut réalisé et employé dans la 41e division, mais rien
ne permet de l’affirmer à ce jour.
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Masque du pharmacien major Labesse, chef du
laboratoire de toxicologie de la 41e D.I., proposé le 28 novembre
1915 à l'I.E.E.C.. |
E) Le pharmacien Piedalu et la protection de la Région Fortifiée de
Verdun.
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Le pharmacien aide-major de 2e classe Piedalu,
qui était particulièrement imaginatif, proposa, dès le début du mois de
mai 1915, un masque de son invention contre les gaz asphyxiants. Il en fit
part au Gouverneur de la place de Verdun, le Général de division Coutanceau
qui, séduit par cette idée, ordonna le 10 mai 1915 au Service de
l’intendance de se mettre en relation avec le Service de Santé pour
organiser la fabrication d’un lot de 10 000 masques de ce genre.
Le masque était confectionné en molleton, imprégné de la solution neutralisante
d’hyposulfite, et possèdait la particularité de réunir la protection des
yeux et celle des voies respiratoires. Il était garni pour cela d’œillères,
en mica ou en Celluloïd, et se fixait sur le visage au moyen d’un double
ruban élastique qui passait derrière les oreilles. Cette mesure provisoire
devait permettre de fournir une protection aux combattants en première ligne,
en attendant la livraison des ''sachets individuels'' annoncée par le GQG.
Le
2 juin 1915, alors que 12 500 masques avaient été fabriqués, 800 cagoules ainsi
que 60 000 bâillons furent réceptionnés, en provenance de l’intérieur. Le
nombre d’engins de protection alors disponible restait cependant insuffisant.
Le 18 juillet 1915, le médecin principal Bilouet, directeur du Service de
Santé de la place de Verdun, ordonna la confection de 10 000 masques supplémentaires
du modèle Piedalu. Le travail fut réalisé, comme la première fois, par un
entrepreneur de blanchissage à Verdun, monsieur Blanchard.
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Dans le courant du
mois de septembre, le Secteur Nord de la Région fortifiée de Verdun reçut
enfin plusieurs lots du nouveau matériel de protection (tampons P2 et
lunettes sur molleton riciné). Mais, à la grande consternation des membres
du Service de Santé, leur qualité fit craindre, quant à la protection
qu’ils devaient apporter. En effet, les lunettes étaient si fragiles qu’elles
se détérioraient à la moindre manipulation et perdaient leur étanchéité.
C’est ainsi qu’il fut décidé d’organiser un atelier de réparation et
d’amélioration de ce matériel.
Le travail fut dirigé et surveillé par le
pharmacien aide-major de 1ère classe Rodier. Il s’entoura
d’une équipe de 12 hommes, appartenant aux deux groupes de Brancardiers
divisionnaires du S.N.R.F.V.
, comprenant un ferblantier et trois tailleurs. L’atelier s’installa dans
un des pavillons inoccupés de l’hôpital n°13 de Verdun, où fonctionnait déjà
un centre d’instruction pour l’emploi des appareils respiratoires, en exécution
de la note émanant du Général commandant la région, en date du 31 août
1915. Ce voisinage permit d’expérimenter, dans des atmosphères saturées
de gaz, l’efficacité des modifications apportées par l’atelier de réparation.
Grâce aux recherches de Rodier, on modifia les lunettes, en encollant sur le
bord de la plaque de mica une rondelle de carton et en l’enduisant d’une
substance étanche, mise au point par Rodier. De cette façon, les 22 000
paires de lunettes du S.N.R.F.V. furent modifiées. Mais les recherches de
Rodier ne s’arrêtèrent pas là. Les 22 500 masques Piedalu avaient été
reconnus défectueux car ils ne s’appliquaient pas de façon correcte au
visage. L’achat de ces masques avait représenté une somme importante et
Rodier essaya d’en récupérer une partie, en transformant les masques
devenus inutilisables en lunettes. Rodier expliquait la façon de procéder : «Une
fente verticale, pratiquée en suivant la couture qui part du menton et
s’arrête au niveau du nez, divise en deux la partie inférieure du masque.
Puis, au moyen d’un pli médian et vertical qu’on pique à la machine à
coudre, on rapproche les deux œillères de mica dont l’écartement trop
grand était une gêne sérieuse pour la vision. ». Pour renforcer
les œilletons, il plaçait un bout de tissu rectangulaire, percé de deux
ouvertures circulaires, sur la face interne du masque. Le tissu nécessaire à
l’opération était récupéré sur l’enveloppe des sachets des petits baîllons
et le bord était enduit d’une substance collante, assurant une parfaite étanchéité.
Le molleton était ensuite riciné. Cet excellent modèle de lunettes fut essayé
dans des atmosphères saturées de brome, de chlore et de bromure de benzyle.
La protection fut jugée parfaite et les lunettes furent distribuées sitôt
leur confection effectuée. L’atelier s’occupa aussi de réparer le matériel
de protection de toutes sortes, détérioré sur le front. Non seulement il
permit de rendre bien plus efficace une partie de ce matériel, mais il
contribua à réaliser de substantielles économies.
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Masque du pharmacien Piedalu. Il sera produit à 22
500 exemplaires du mois de mai 1915 jusqu’au mois de juillet 1915 et
distribué aux hommes du S.N.R.F.V. (S.H.A.T.).
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Modification du masque Piedalu en lunettes de
protection d’après le pharmacien Rodier.
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Modifications des lunettes à monture en aluminium,
exécutées dans l’atelier de réparation et de modification du
S.N.R.F.V. d’après les instructions du pharmacien Rodier. En haut,
sont représentées les lunettes telles qu’elles seront réceptionnées
au mois de septembre 1915. Il s’agit vraisemblablement d’un modèle
du commerce monté sur un molleton Bertrand riciné (S.H.A.T.). |
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